Au-delà de la puissance : L’approche D‑Spec de la performance en motocross moderne

Publié le 10 novembre 2025

Il existe une croyance bien ancrée dans le monde du hors-route : pour plus de performance, il suffit de poser un nouvel échappement, installer une nouvelle map, et soudainement ta moto devient une fusée.
Le web est remplis de phrases du genre :

« Mets cette pipe, tu vas gagner 5 hp. »
« Installe cette map, ta moto ne sera plus la même.»

Chez D-Spec Motosport, nous avons passé des milliers d’heures à démontrer que ce n’est presque jamais aussi simple. Les motos modernes sont bien plus sophistiquées qu’on l’imagine, et les vrais gains passent par les données, les tests et une compréhension profonde de la façon dont une moto réagit non seulement à plein régime, mais aussi dans chaque virage, bosse et transition sur la piste.

 

Plus que juste le WOT : les 97 % qui comptent vraiment

Il est tentant de se concentrer sur les plus gros chiffres. La plus grosse valeur de puissance sur une feuille de dyno impressionne — et dans les discussions de paddock, ça fait jaser. Mais la vérité est que même les pros roulent seulement 3 à 4 % du temps à plein gaz (WOT – Wide Open Throttle).

Les 97 % restants se passent ailleurs : gérer la traction, entrer dans les virages, absorber les bosses, s’adapter au terrain changeant. C’est dans ces moments-là que le vrai caractère d’une moto se révèle.

Un petit surplus de puissance au mi-régime peut déstabiliser le châssis. Un accélérateur trop linéaire peut sembler mou et briser la confiance. Un moteur trop vif peut créer du patinage plutôt que de la propulsion.

C’est pourquoi chez D-Spec, notre philosophie est simple : Nous tunons pour les 97%.

«Je ne suis plus surpris de voir une pièce faire perdre de la puissance ou du torque sur le dyno. Parfois, un échappement haut de gamme enlève même de la puissance à mi-régime au lieu d’en ajouter. Ça arrive régulièrement.»

EFI moderne: Une autre game

Si vous avez tuné des motos hors-route à l’époque des carburateurs, les choses étaient plus simples. Changer les gicleurs, ajuster les aiguilles, et espérer que la météo reste stable.

Les systèmes EFI modernes, comme ceux des KTM, Husqvarna, GasGas, mais aussi Honda, Kawasaki et Suzuki, sont d’un tout autre niveau. Ils sont conçus par Keihin — le même fabricant qui produisait autrefois les carburateurs de ces marques. Yamaha, quant à elle, utilise un système EFI conçu par Mikuni, autre nom bien connu du monde du carbu.

Ces ECU ne se contentent pas d’injecter du carburant. Ils gèrent le timing d’allumage, l’ouverture du throttle, les limites de torque, les stratégies spécifiques par vitesse, les contrôles de température et bien plus encore.

  • L’ECU peut compenser sur l’injection et l’allumage grâce aux données récoltées par les différents capteurs présents sur votre moto tel que la température moteur, la température ambiante et même la pression barométrique avec un ECU GET
  • Même le comportement en décélération est programmé dans les maps.

L’un des aspects les plus mal compris reste la notion de fonctionnement en boucle fermée (closed-loop operation). Dans l’automobile, plusieurs ECU utilisent des modèles de torque virtuels, des systèmes de feedback complexes et des ajustements constants basés sur les senseurs de O2. En moto hors-route, c’est beaucoup plus simple.

« Les ECUs GET n’utilisent pas de modèles de torque virtuels comme les ECUs automobiles »,explique David de D-Spec. « La plupart des maps sont dirigées par deux facteurs principaux : le RPM et l’ouverture du throttle. Les motos hors-route roulent généralement en open-loop. C’est un sujet qu’on va définitivement creuser dans un futur article — c’est l’un des plus grands malentendus du tuning EFI.»

 

Le rôle du dyno… et ses limites

Chez D-Spec, presque chaque projet de performance commence sur le dyno. C’est un outil essentiel pour mesurer les changements, détecter des tendances à risque et quantifier les vrais gains ou pertes.

Mais David le souligne souvent : un graphique de dyno ne raconte pas toute l’histoire.

« Je ne suis plus surpris de voir une pièce faire perdre de la puissance ou du torque sur le dyno. Parfois, un échappement haut de gamme enlève même de la puissance à mi-régime au lieu d’en ajouter. Ça arrive régulièrement.»

C’est pourquoi D-Spec ne s’arrête jamais uniquement au dyno. Nous nous appuyons aussi largement sur la collecte de données et les tests en conditions réelles.

Parmi les capteurs utilisés :

  • TPS (Throttle Position Sensor)
  • RPM (Régime moteur)
  • MAP (Manifold Absolute Pressure)
  • ECT (Température du liquide de refroidissement)
  • IAT (Température d’air admis)
  • et des sondes AFR large bande placées sur le heade

Toutes ces données alimentent le processus de tuning. Une map qui a l’air parfaite sur le dyno peut être désagréable sur la piste. Une courbe fluide peut donner une moto qui ne semble pas du tout répondre à l’accélérateur. À l’inverse, une moto qui affiche une puissance maximale un peu plus basse peut se montrer beaucoup plus performante si la puissance est délivrée de la bonne façon.

 

Cartographier la puissance… et le contrôle

Au cœur des maps D-Spec se trouvent deux éléments essentiels :

  • Les tables AFR (Air/Fuel Ratio – durée d’injection de carburant)
  • Les tables DTPS (Delta Throttle Position Sensor)

Ces paramètres définissent comment le moteur respire et réagit sous charge. Mais ce n’est que le point de départ.

« L’accélération est ce à quoi la plupart des gens pensent en premier quand on parle d’EFI tuning, explique David. Mais la décélération est tout aussi importante pour une moto qui fonctionne vraiment bien.»

Une moto bien tunée doit gérer le frein moteur sans transitions brusques. Trop de coupure d’injection en décélération, ou un retard d’allumage trop agressif, peut rendre la moto instable à l’entrée des virages.

Un autre aspect où D-Spec porte attention, c’est éviter les pops and bangs non désirés lors d’un ralentissement. Certains pilotes aiment le son ; D-Spec voit ça différemment :

« On ajuste le frein moteur pour que la moto reste précise et contrôlée, pas pour donner l’impression d’un feu d’artifice. Les pops et bangs, ça peut sembler cool, mais c’est souvent le signe d’un mapping mal calibré.»

Enfin, il y a les tables DTPS, qui agissent comme une pompe de reprise électronique afin que l’accélérateur réponde vite mais sans brutalité.

 

La même recette n’est pas bonne pour tous

Un autre mythe bien répandu dans le monde de la performance, c’est qu’une seule map convient à tous les pilotes.

En réalité, le tuning est toujours une question de compromis. Une réponse d’accélérateur ultra-rapide peut aider un pro à exploser en sortie de virage — mais elle peut aussi déséquilibrer le châssis d’un pilote moins expérimenté. À l’inverse, une map super linéaire peut sembler douce, mais elle enlève du mordant à la moto.

« Si c’était possible que tout soit parfait en tout temps, les motos sortiraient direct comme ça de l’usine, explique David. Comme pour la suspension, l’EFI tuning consiste toujours à trouver le meilleur compromis.»

C’est pourquoi D-Spec développe parfois plusieurs Stages de power package pour un même modèle.

  • Stage 1: gains modérés, plug-and-play, fiabilité maximale.
  • Stage 2: plus agressif, nécessitant souvent des modifications complémentaires.
  • Stage 3: pour les pilotes qui veulent la performance ultime, parfois au prix d’un entretien accru.
 
Dual Maps : deux motos en une

Beaucoup de motos modernes sont équipées d’un commutateur dual-map, permettant de changer la personnalité de la machine d’une simple pression de bouton.

« La plupart du temps, les différences sont subtiles, explique David. Mais sur les grosses motos — comme les 450 de motocross ou les 500 dual-sport — on peut créer des maps qui rendent la moto complètement différente.»

Imaginez une map calibrée pour un pilotage agressif sur piste, et une autre adoucie pour les trails techniques ou les conditions glissantes. Pour un pilote sérieux, c’est comme avoir deux motos en un seul châssis..

 
Tests en conditions réelles : le feedback du pilote

Malgré tous les capteurs, graphiques et logiciels, le vrai test se passe quand les pneus touchent la track.

D-Spec travaille avec une variété de pilotes — des pros de niveau national aux passionnés du week-end. Chacun a ses besoins, son style de pilotage, et leurs feedbacks sont essentiels pour orienter le tuning final.

« On essaie de vraiment connaître la moto, avec ses forces et ses faiblesses, explique David. Ensuite, on ajuste autour de ça pour livrer le meilleur compromis possible. Et avec les tests sur track par-dessus, on arrive à créer un setup qui convient même aux pilotes les plus exigeants. »

 
Un processus sans fin

Le tuning n’est jamais une affaire réglée une fois pour toutes. À mesure que de nouveaux modèles apparaissent, que les pilotes repoussent les limites de leurs machines et que la technologie évolue, D-Spec continue d’affiner son approche.

« Il y a toujours quelque chose à apprendre, dit David. Même après des milliers de runs au dyno et des heures de tests, parfois, un seul petit ajustement transforme complètement la sensation de la moto. »

Et c’est exactement l’essence de ce qu’on fait. Parce que pour D-Spec, la performance n’est pas une question de chiffres sur un graphique. C’est de créer une moto vivante, connectée, et capable de livrer ces moments inoubliables sur la piste ou dans les trails.

« Au final, la seule courbe qui compte, ajoute David, c’est celle qui te fait sourire dans ton casque. »

« Si c’était possible que tout soit parfait en tout temps, les motos sortiraient direct comme ça de l’usine. Comme pour la suspension, l’EFI tuning consiste toujours à trouver le meilleur compromis.»

Image de David Gingras

David Gingras

Avec plus de 20 ans dans l’univers du hors-route et une expertise pointue en tuning EFI, David accompagne des pilotes de tous niveaux — jusqu’aux pros du championnat canadien et américain — pour transformer leur machine en un outil de performance sur mesure. Dans ses articles, il vulgarise la technique sans filtre, partage ses méthodes testées sur dyno et sur piste, et vous donne les clés pour aller chercher chaque once de performance… là où ça compte vraiment.

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David Gingras

Avec plus de 20 ans dans l’univers du hors-route et une expertise pointue en tuning EFI, David accompagne des pilotes de tous niveaux — jusqu’aux pros du championnat canadien — pour transformer leur machine en un outil de performance sur mesure. Dans ses articles, il vulgarise la technique sans filtre, partage ses méthodes testées sur dyno et sur piste, et vous donne les clés pour aller chercher chaque once de performance… là où ça compte vraiment.

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